Corrèze : Les travailleurs sociaux mobilisés à Tulle
4 avril 2024 à 15h51 par Hugo Kucharski
Ce jeudi 4 avril 2024, les travailleurs sociaux étaient mobilisés, à Tulle, sur le parvis de la Cathédrale, afin de faire entendre leur voix concernant notamment le manque de moyens et de personnels dans leur corps de métier.
Après les assistants familiaux en début de semaine, c'est désormais au tour des travailleurs sociaux de se mobiliser. Ce jeudi 4 avril 2024, un rassemblement intersyndical était organisé sur le parvis de la Cathédrale de Tulle. L'objectif : se faire entendre, alors que tous déplorent un manque de moyens, de personnels et des salaires beaucoup trop bas dans leurs professions respectives.
"Une situation dramatique dans l'action sociale"
Le constat de Nicolas Marlin, conseiller en économie sociale et familiale et travailleur social en protection de l'enfance, est sans appel. "La situation est dramatique dans l'action sociale aujourd'hui. En particulier pour la protection de l'enfance, avec un manque criant de personnels, de moyens, et d'engagement politique pour nous donner les moyens d'agir et d'aider et accompagner ces enfants et ces parents qui ont besoin et qui attendent beaucoup de nous."
"C'est un ras le bol, que l'on vit. On souffre au travail aujourd'hui. On perd le sens de notre travail... On est contraints de se dire "tant pis pour ces enfants puisqu'on a pas de moyens"… Aujourd'hui, ce n'est plus possible".
Un besoin indéniable de moyens
Le manque d'action de la part du Gouvernement est notamment pointé du doigt par les travailleurs sociaux rassemblés à Tulle. "Il faudrait qu'il puisse y avoir un véritable chantier autour de la protection de l'enfance... Que les pouvoirs publics décident enfin de prendre des mesures concrètes", estime Nicolas Marlin.
Les salaires, par exemple, sont jugés excessivement bas par la profession. "Aujourd'hui, quelqu'un qui commence en tant que travailleur social en début de carrière, touche à peine 100 euros de plus que le SMIC pour des horaires que l'on ne compte pas. Ce sont des situations très compliquées, parfois qui nous mettent dans le danger et l'urgence. Il y a aussi besoin de moyens, de pouvoir véritablement embaucher des assistants familiaux pour ouvrir des structures d'accueil, pour qu'on ne se retrouve pas avec des enfants que l'on sait en danger mais pour qui on ne peut rien faire parce qu'on a pas la possibilité de les mettre à l'abri", conclut celui qui est également le secrétaire départemental du Parti Communiste Français (PCF).
Une délégation devait être reçue à la préfecture de la Corrèze en fin de matinée, suite à la mobilisation.
- À lire aussi : Brive : les retraités rassemblés devant la sous-préfecture