EDF ne veut pas brader son électricité !
27 janvier 2022 à 10h36 par Denis Surfys
Les syndicats estiment que le gouvernement a décidé de « brader » une part de l’électricité produite par EDF pour la donner aux fournisseurs dits alternatifs (près de 5 fois en dessous du prix de marché). Pour EDF il s’agit d’une spoliation et d’une nouvelle attaque envers un des fleurons de la République.
Le coût est estimé à près de 8 milliards d’euros. Cette solution ne devrait régler, que temporairement, un problème structurel. Les conséquences en cascade pour le groupe EDF s’annoncent terribles. Au lieu de prendre une décision stratégique basée sur une planification en réponse aux besoins, le gouvernement a pris une décision non anticipée qui ne devrait pas protéger les Français, sans traiter les causes du problème.
Une double sanction
EDF va devoir maintenir ses prix mais ses concurrents ne répercuteront pas obligatoirement leurs bénéfices vis-à-vis de la décision du gouvernement sur la facture car ils n’y sont pas obligés. « Le gouvernement ne peut pas jouer avec le travail de plus de 100 000 salariés juste pour gagner du temps ou pour organiser de manière pernicieuse le retour du projet de démantèlement d’EDF en affaiblissant encore davantage et volontairement le groupe jusqu’a le mettre à terre ».
Nicolas Valette (CFDT) : «Avant de venir attaquer EDF il y a bien d’autres choses à faire pour éviter que la concurrence explose ses coûts. Des effets ont déjà été faits depuis 2017. La proposition que l’on peut faire aujourd’hui, qui nous mobilisent, c’est de travailler sur d’autres sujets qui sont beaucoup plus porteurs. Par exemple on pourrait descendre la TVA de 20% à 5,5%. Ce serait effectif tout de suite et le consommateur verrait aussitôt la différence sur sa facture. Ce n’est pas à EDF de réinjecter 8 milliards pour « soi-disant » protéger les coûts. Je rappelle que nous devons donner ces 8 milliards mais il n’y a rien dans les textes qui imposent aux fournisseurs d’énergie de baisser leur facture. Cela risque d’augmenter leurs marges sans avoir des conséquences positives sur les factures des consommateurs ».
Plus de 70% de grévistes ont été recensés dans la Région Centre. Un taux important qui démontre l’ampleur de la contestation chez les agents d’EDF. De nombreux élus, de tous bords politiques,, étaient venu sur les lieux afin d’apporter leur soutien aux grévistes.