Pour l’UFC-Que Choisir, le Nutri-score ne stigmatiserait pas le patrimoine culinaire du Limousin !

5 mai 2022 à 18h00 par Johan Detour

Pour rappel, le Nutri-score est un étiquetage apposé en face avant des emballages qui permet de convertir la valeur nutritionnelle des aliments et des boissons (taux de sel, de sucre, d’acides gras saturés...) en un logo facile à comprendre. Il est basé sur une échelle de cinq couleurs, du vert foncé à l’orange foncé, associées à des lettres allant de A à E. Les aliments classés A (vert foncé) et B (vert clair) sont considérés comme les plus favorables d’un point de vue nutritionnel et doivent être privilégiés, notamment par rapport aux aliments classés D (orange clair) et E (orange foncé). Le logo n’indique pas que ces derniers sont interdits, car aucun aliment n’est intrinsèquement bon ou mauvais, mais qu’ils doivent être consommés de manière occasionnelle ou en petites quantités.



Idées reçues
Pour les industriels, cet étiquetage aurait tendance à stigmatiser les produits dits traditionnels. Dans un communiqué, l’association de défense des consommateurs écrit : « Bien décidés à masquer la faible voire la mauvaise qualité nutritionnelle de leurs produits et refusant toute amélioration de leurs recettes, certains industriels s’activent pour tenter de décrédibiliser le Nutri-score. Leurs lobbyistes, instrumentalisant le capital ‘’sympathie’’ dont bénéficie le patrimoine alimentaire européen, prétendent que son calcul serait erroné car il donnerait systématiquement de mauvaises notes aux produits traditionnels en citant notamment le roquefort, le jambon de Parme, l’huile d’olive, etc. »



Pour démystifier cette stigmatisation, l’UFC-Que Choisir a réalisé une enquête dans plusieurs départements de France. La section Haute-Vienne vient ainsi de rendre publique (mercredi 4 mai 2022) une enquête menée sur 20 produits alimentaires du terroir du Limousin. Et cette étude démontre qu’à rebours des idées reçues, plus des deux tiers de ces produits obtiennent de bonnes notes (de A à C) avec le Nutri-score :



- la pomme AOP ;
- l’agneau IGP ;
- le bœuf Label rouge ;
- le porc IGP ;
- le chou farci du Limousin ;
- le farcidure du Limousin ;
- la mique levée ;
- le clafoutis aux cerises.



A consommer avec modération
Les pâtés aux pommes de terre ou à la viande, la charcuterie comme le porc Cul noir ou le célèbre gâteau à la noisette creusois font partie des « mauvais élèves ». Mais rien d’anormal selon l’UFC-Que Choisir qui explique : « Ce classement opéré par le Nutri-score est parfaitement justifié puisqu’il traduit les fortes teneurs en matières grasses saturées et en sel présentes dans certaines charcuteries ou certains fromages, ou encore la proportion élevée de sucre dans les desserts. Rappelons que ce classement, rarement affiché sur les produits mal notés, ne vise en aucun cas à les dénigrer, ni à en interdire leur consommation, mais signifie seulement qu’il est recommandé de les consommer en quantités modérées et à des fréquences raisonnables. Sous réserve de respecter ces recommandations, ces produits ont donc tout à fait leur place dans une alimentation diversifiée et équilibrée. »