400 personnes devant la préfecture de Limoges pour défendre les EHPAD

Publié : 30 janvier 2018 à 14h49 par Denis Surfys

Dans toute la France, ce mardi 30 janvier 2018, les syndicats ont appelé à la grève les personnels des maisons de retraite. Des rassemblements étaient prévus à Limoges devant la préfecture et devant l’Agence Régionale de Santé. Le but de la mobilisation : dénoncer le manque de moyens, qui a des conséquences sur la qualité de la prise en charge des patients.

Le manque de moyens dans les EHPAD n’est pas une nouveauté, mais la situation s’aggrave de jour en jour. On ne parle pas de « maltraitance » mais de « non traitance ». Les syndicats dénoncent un manque de personnel et demandent « des moyens nécessaires à une prise en charge digne de nos ainés ».
"Une douche toutes les trois semaines"

Aujourd’hui dans certaines maisons de retraite, la douche c’est "une fois toutes les trois semaines". C’est une souffrance pour le personnel de ne pas pouvoir assurer sa mission. « Nous sommes des soignants, nous sommes là pour prendre soin d’eux. Actuellement la prise en charge ne correspond à nos valeurs. Cela nous rend extrêmement malheureux ».



Pour Aymeric Martin (délégué CGT Santé), les personnels sont épuisés. Aujourd’hui il faut plus de moyens, les EHPAD doivent être des lieux de vie et pas des usines à soins. Il était important aujourd’hui de faire converger, tout le monde (personnel, directeur d’EHPAD, élus, familles, etc …). Aujourd’hui nous n'accepterions pas dans la petite enfance le 1/3 de ceux que l’on accepte dans la prise en charge des personnes âgées. La question du « bien vieillir » est aujourd’hui au coeur de la société. On peut parler de « non traitance » imposée par des moyens insuffisants.



Cette souffrance s’est exprimée ce matin devant la préfecture de Limoges par un rassemblement qui a réuni entre 300 et 400 personnes. Une délégation a été reçue en préfecture. Le cortège s’est ensuite élancé en direction du Conseil Départemental de la Haute-Vienne.
"Jean-Claude Leblois demande la refonte du financement de la perte d'autonomie"

Une délégation a été reçue, au Conseil Départemental, par Monique Plazzi, la Vice-Présidente, en charge des politiques d’accompagnement de la perte d’autonomie et du handicap. Elle a réaffirmé qu’aujourd’hui le manque de moyens pour le financement des EHPAD plaçait les personnels dans des situations de travail compliquées et rendait souvent les conditions d’accueil des résidents délicates.

Au regard de la démographie au niveau national et plus singulièrement en Haute-Vienne, Jean-Claude Leblois dénonce un système à bout de souffle. Actuellement, les résidents et leurs familles consacrent déjà en moyenne 1 800€ par mois pour une place en EHPAD. Il ne serait pas sérieux d’envisager de reporter à nouveau sur les familles un effort financier supplémentaire.
"Le département dépense chaque année 58,5M€"

Le département dépense chaque année 58,5 M€ pour la prise en charge de la perte d’autonomie, il appelle l’état à sa responsabilité. Le président du Conseil Départemental demande au gouvernement de prendre la mesure du défi du vieillissement, en repensant intégralement les modalités de prise en charge des personnes âgées dépendantes dans notre pays, et demandera au Président de l’Assemblée des Départements de France de relayer ces inquiétudes au nom des départements.

Interview d'Aymeric Martin (délégué CGT Santé) :



Interview de Christiane FROISSART (directrice EHPAD Ambazac, Bessines et Nantiat) :