La mise en lumière des cavités souterraines de Limoges

Publié : 23 août 2017 à 8h42 par Denis Surfys

Le 21 août dernier était organisée une visite de certaines cavités souterraines de Limoges. D’une entrée située à l’angle de la rue des Cruches d’or et de celle du Consulat, une vingtaine de personnes, journalistes, officiels et experts, sont descendus à une dizaine de mètres sous la ville rouge.

Tout est parti d’une association, nommé Archéa, qui depuis des années, recense manuellement et avec des moyens tout à fait réduit, les cavités de Limoges. Ces passionnés comme Eric Balbo, notre guide pour cette visite, ont donnés beaucoup de leur temps, et voient enfin leurs efforts récompensés par un grand projet de recensement, organisé par différents organismes.



Le cout estimé de cet inventaire est de 548 330€, financé à 50% par le Fonds Barnier - Fonds de prévention des risques naturels majeurs, 30% par l’agglomération de Limoges, et 20% par le Bureau de Recherche Géologiques et Minières (BRGM).

Dans le cadre d’une politique de travaux accélérée ces dernières années, le recensement de ces cavités est indispensable au bon déroulement de ceux-ci, ainsi qu’à la sécurité des ouvriers et des usagers. Une opération de questionnement des particuliers a été par ailleurs lancée par le consortium, pour compléter les démarches des expert du BRGM et de l’association Archéa. Le questionnaire est disponible sur le site de Limoges Métropole. L'opération durera jusqu'à la fin de l'année 2018.
A la découverte des cavités médiévales

Le périmètre concerné s’établit du quartier de la Cité à celui du Château, englobant près de 90 hectares. Pour l’heure, ce sont 163 cavités (de type caves ou ouvrages civils) qui ont été recensées, le BRGM estime qu’1 à 6 cavités se trouveraient par hectare, dans ce secteur.



Les cavités s’organisent généralement sur trois niveau superposés. Les deux premiers étant destinés au stockage des aliments et denrées, tandis que le troisième est principalement parcouru d’aqueduc (donc certain fonctionnent encore), alimentant en eau toute la zone.



Elles étaient reliées directement aux maisons par des escaliers, aujourd’hui fermés pour la plupart, entre 5 et 8 mètres de profondeur. Le but des habitants de l’époque était tout simplement de gagner de l’espace, en effet, la ville étant entourée de remparts, la meilleur façon de stocker sans risques les vivres était soit les greniers, soit les caves.

Ces constructions sont très difficiles à dater, car très peu de documents existent, et les modifications apportées au fil du temps rendent les expertises imprécises. On estime au minimum, à cinq le nombre de cavités médiévales présentes sur la rue Cruches d’or. Ce constat est rendu possible grâce à certaine pierre de fixation, conservée au fil du temps, qui se distinguent par leur architecture.



Le potentiel historique, et par-là même touristique de ces cavités est énorme. Ces espaces souterrains regorgent de détails de notre histoire, et pourraient promouvoir de manière non négligeable, le patrimoine de Limoges. Les recherches et mises à jour de ces cavités prennent du temps, mais lorsqu’elles sont accessibles, elles attisent systématiquement la curiosité des amateurs ou passionnés d’Histoire.

Interview d'Eric Balbo, suivi de Gilles Bégout (vice président de Limoges Métropole) :