Mobilisation contre l’étudiant en médecine condamné pour agressions sexuelles
8 novembre 2024 à 6h22 par Denis Surfys
L’interne de la fac de médecine de Limoges, condamné pour agressions sexuelles, est maintenant interne au CHU de Toulouse. L’ARS a décidé de le suspendre. Le mis en cause a fait appel de la décision devant le tribunal administratif.
À Toulouse, l’Agence Régionale de Santé a suspendu un interne, condamné en première instance pour cinq agressions sexuelles à Tours, qui devait débuter au CHU de Purpan ce lundi 4 novembre 2024. Ce dernier, ayant fait appel de sa condamnation, a déposé un recours contre cette suspension devant le tribunal administratif de Toulouse, selon les syndicats SUD et CGT.
« Un manque de respect envers les familles »
Dans un communiqué, les syndicats dénoncent "ce recours", jugeant qu'il manque de respect envers les victimes et les professionnels de santé. Ils s’interrogent sur le fait que, bien que les agressions ne se soient pas produites dans un contexte hospitalier, elles n'aient pas de répercussions sur la carrière médicale de l'accusé. Ils rappellent l'importance d'une probité totale pour tout agent public, en particulier dans le secteur médical.
Renforcer la prévention et les sanctions
Les organisations syndicales saluent toutefois la réaction de l’administration, bien que tardive, et voient en elle un signe du mouvement #MeTooHôpital. Elles appellent à renforcer la prévention et la sanction des violences sexistes et sexuelles au sein des hôpitaux, estimant qu’un travail de fond reste à accomplir. Des manifestations sont prévues le 21 novembre pour l’audience du recours, le 25 novembre lors de la journée contre les violences faites aux femmes, et le 3 décembre pour le procès en appel.
Angel de l’association les Affolées de la Frange et membre du collectif Emma Auclert : « On a monté tout un dossier pour faire en sorte que l’Université de Limoges prenne ses responsabilités et demande une commission disciplinaire. En fin d’année, cet étudiant a été diplômé et a pu continuer son cursus en allant à Toulouse. Nous avons interpellé l’Université de Toulouse qui n’a pas réagi. Les personnels hospitaliers ont décidé d’exercer leur droit de retrait par rapport à son arrivée dans leur hôpital. L’Agence Régionale de Santé d’Occitanie a décidé de le suspendre par "mesure préventive" pour qu’il ne puisse pas exercer dans le service de radiologie ».
« On ne s’acharne pas sur lui »
Angel : « On ne s’acharne pas sur lui ! On pense à toutes les personnes qu’il va recevoir. Nous sommes dans un corps de métier qui est lié à la médecine. En tant que manipulateur radio, il va se retrouver face à des personnes vulnérables et souvent dévêtues, rien ne nous garantit qu’il ne va pas recommencer. On pense avant tout au bien-être des patients. Nous ne sommes pas sur des suspicions, mais sur des condamnations sexuelles ».
46 288 signatures pour la pétition
À ce jour (vendredi 8 novembre 2024), la pétition 'Les prédateurs sexuels ne doivent pas devenir médecins" a recueillie 46 288 signatures.
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