Le Département de la Haute-Vienne refuse la « préférence nationale »
21 décembre 2023 à 10h28 par Denis Surfys
Le Département de la Haute-Vienne refuse la « préférence nationale ». Le texte est considéré comme ‘un recul, pour l’égalité, la justice et une honte pour le pays des Droits de l’Homme’.
La Haute-Vienne, parmi 31 autres départements dirigés par des administrations de gauche, annonce son refus d'appliquer la récente loi Immigration, adoptée à l'Assemblée nationale. Cette loi restreint l'accès à certaines allocations, dont l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA).
Selon Jean-Claude Leblois, représentant de la Haute-Vienne, ce refus est motivé par la volonté de rejeter la "préférence nationale". Le groupe de gauche de l'Association des Départements de France (ADF) soutient cette position, soulignant le rejet de la "préférence nationale" au profit de la défense de la solidarité universelle.
Les départements de gauche estiment que la loi, inspirée par l'extrême droite et portée par l'exécutif, est un recul pour l'égalité et la justice. Ils dénoncent la discrimination qu'elle instaure, condamnant des individus pour leur origine au lieu de les reconnaître dans leur humanité.
Jean-Claude Leblois (président du Conseil Départemental de Haute-Vienne) : « C’est un très mauvais signal envoyé, comme une atteinte aux droits de l’homme, traduit par ce texte qui bafoue notre devoir d’humanité porté par des idées extrémistes, d’extrême droite. La situation dans laquelle on se retrouve aujourd’hui est très particulière. Je l’ai dit à plusieurs reprises, le texte s’appuie sur des idées qui ont été défendues, il y a très longtemps, par Jean-Marie Le Pen. Il en rêvait, Emmanuel Macron l’a fait. Ça met le pays dans une situation particulière. Le texte n’apporte aucune solution à la présence des immigrés. L’immigration est un problème que l’on doit se poser sereinement. Cette loi ne résout absolument rien dans le contexte international. Elle est déconnectée de la réalité, elle n’apporte pas de solution. Moi qui suis un élu depuis assez longtemps, je défends l’idée des droits de l’homme, l’idée de l’humanité. On a besoin de règles simples mais universelles. Faire des différences de la sorte aujourd’hui ça va forcément définir une certaine catégorie comme cible de façon injustifiée, la plupart du temps ».
La loi, votée mardi 19 décembre 2023, établit un délai de cinq ans pour les étrangers non-européens en situation régulière et sans emploi, et de trente mois pour les autres, avant qu'ils ne puissent bénéficier de prestations telles que les allocations familiales ou l'APA, destinée aux personnes âgées de 60 ans ou plus en situation de perte d'autonomie.