Mobilisations contre les mesures gouvernementales en Limousin

Publié : 4 décembre 2024 à 12h13 par Yasmine Kichou

Ce mardi 3 décembre 2024, environ 150 retraités se sont rassemblés devant la préfecture de Limoges pour exiger la revalorisation de leurs pensions. Deux jours plus tard, ce jeudi 5 décembre, c’est une grève nationale de la fonction publique qui promet de paralyser de nombreux services.

Manifestation 4 décembre 2024

Une manifestation des retraités prélude à une grève massive des fonctionnaires

Répondant à l’appel de onze organisations syndicales, les retraités ont manifesté contre le gel de leurs pensions le mardi 3 décembre 2024 pour demander une indexation sur l’inflation, qui atteindrait 2,2 % en 2024. Ils étaient environ 150 devant la préfecture de Limoges et 60 devant la préfecture de Guéret. Actuellement, le gouvernement prévoit une augmentation limitée à 0,8 % en janvier et une autre en juillet pour les petites retraites.

 

" Aujourd'hui, notre gouvernement et un certain nombre de parlementaires de droite veulent encore réduire le montant des retraites en n’appliquant pas la loi, c'est-à-dire ce que prévoit le code de la sécurité sociale, la revalorisation des retraites au 1er janvier." Serge Lachaise, représentant de Solidaires retraités.

 

"L'augmentation des pensions pour les retraités et des salaires pour les actifs (...) se sont nos premières revendications. Autre revendication importante pour les retraités, c'est tout ce qui touche aux dépenses de santé." Jacques Buffier, de l’union syndicale retraités CGT.

 

Le préfet de Haute-Vienne a reçu les organisations syndicales ce 3 décembre, un dialogue qualifié de symbolique dans un contexte tendu.

 

Jeudi 5 décembre : Une grève d’ampleur attendue dans la fonction publique

La fonction publique se mobilise à son tour le jeudi 5 décembre 2024. En Haute-Vienne, un rassemblement est prévu à 10 h 30 au carrefour Tourny à Limoges, et en Creuse le rendez-vous est donné à la même heure, devant la préfecture de Guéret.

Secteurs de l’éducation, de l’énergie et administrations sont concernés par les revendications contre les mesures budgétaires du gouvernement Barnier, notamment l’instauration l’extension à trois jours de carence pour les fonctionnaires en cas d’arrêt-maladie.

 

Cécile Dupuis, co-secrétaire de la FSU 87 : " Notre ministre de la Fonction publique multiplie les attaques contre les fonctionnaires en annonçant que les fonctionnaires connaîtraient désormais 3 jours de carence quand ils seraient en arrêt-maladie, puis une indemnisation de seulement 90 % de leur salaire pour les jours suivants (...) C'est une attaque aussi parce qu'on connaît des conditions de travail très dégradé et des conditions de rémunération très dégradées. On nous annonce un nouveau gel du point d'indice, donc nous l'inflation, elle n'est absolument pas compensée par notre employeur dans nos salaires, puisqu'on ne connaît pas de revalorisation à hauteur de l'inflation. C'est du mépris et puis on fait payer les fonctionnaires alors qu'on pourrait aller chercher l'argent où il est, chez les très riches. Les fonctionnaires sont les boucs émissaires, alors que se sont eux par exemple qui ont tenu la France, qui ont été auprès du public pendant le covid, on nous a applaudis et maintenant, on nous fait payer d'être malade."

 

Arnaud Fabry, membre du bureau de la CGT 87 : "Dans la fonction publique, il n’y a pas plus d'absentéisme qu'ailleurs et d'autant plus que le mot absentéisme est erroné. L'absentéisme, c'est une absence non justifiée, or quand on est malade, l'absence se justifie d'elle-même en réalité, donc ce système de vouloir faire payer aux fonctionnaires les crises successives et aujourd'hui les trous financiers de l'État, ne sont pas une bonne chose, notamment pour justement les usagers qui ont besoin de service public. Aujourd'hui défendre le service public, c'est aussi défendre les usagers."

 

Dans l’éducation, la mobilisation s’annonce massive, avec une participation estimée par exemple à 70 % en Creuse. Les syndicats du secteur dénoncent la fermeture progressive des écoles rurales et le gel des salaires des agents territoriaux.

 

Des revendications multiples contre les mesures d'économies du gouvernement Barnier

Les manifestants pointent également une érosion du pouvoir d’achat, des conditions de travail dégradées et une couverture sociale insuffisante. Enfin, l’intersyndicale alerte sur la privatisation des services publics, vue comme une menace pour notre modèle social.

Alors que la crise politique s’intensifie, cette semaine de mobilisations pourrait donc être décisive pour l’avenir des mesures controversées du gouvernement.