Entretien avec Alain Bernard, double champion olympique de Natation
30 novembre 2021 à 17h16 par Hugo Kucharski
Tu es parrain de ce club de Natation de Saint-Léonard de Noblat. Pourquoi être revenu aujourd’hui ?
On a convenu de cette date parce que c’était pour les 10 ans du club. On devait le faire y’a 2 ans, et puis à cause du Covid on a déplacé 2 fois. Je suis là pour promouvoir et mettre en avant le travail de tous ces bénévoles et tous ces jeunes lors de cette compétition. Hier, je suis venu, j’ai fait un entraînement avec au total 45-50 jeunes. Je voulais les conseiller sur du placement technique, ou encore des choses assez basiques, mais ô combien importantes. C’est un club très très actif. Je pense que c’st ce qu’il faut être capable de promouvoir : on est au centre de la France, dans une petite ville… Ce n’est pas du tout péjoratif, au contraire : il y a un équipement aquatique qui est très bien dimensionné contrairement à ce qu’on voit un peu partout. C’est important pour moi de promouvoir tout cet écosystème.
Ces jeunes justement, comment tu les as sentis ?
Je les ai sentis très à l’écoute et concentrés. Je les avais briefés en amont, et souvent quand ils sont nombreux, ça peut être compliqué parce que ça peut vite discuter un peu partout. Mais j’ai réussi à capter leur attention. Ils ont très bien respecté cette consigne. Dans l’eau il y a des qualités, mais il faudra bien sûr du temps pour exploiter tout ça. Quand ils viennent à l’entraînement, il faut qu’ils optimisent ce temps passé dans l’eau. C’est à eux de se responsabiliser. Il y a des choses intéressantes. Après c’est toujours trop tôt pour dire s’il y aura des championnes ou des champions.
Je voulais revenir un peu sur le parrainage. Comment ça s’est fait ? Qu’est-ce qui t’as poussé à parrainer ce club ?
C’est une histoire d’amitié. Je suis venu y’a 3 ans pour les 10 ans du centre aquatique. C’est Céline, du centre aquatique qui m’a contacté. J’ai pu rencontrer l’école de natation et le club. C’est suite à cette affinité avec le président du club et moi-même qu’on s’est lié d’amitié.
L’occasion aussi, aujourd’hui, de parler de ton livre. De quoi parle-t-il ?
C’est un genre de témoignage et d’héritage que j’ai envie de laisser, différemment d’interviews de presse écrite, télé ou radio. Je me livre beaucoup dans cette autobiographie, je me mets à nu sentimentalement. Je raconte des moments clés dans mon parcours, mais surtout ce qui m’a permis, de tout jeune ado, de devenir champion olympique grâce au sport. Finalement, c’est tout l’héritage que j’ai envie de laisser : le sport peut tout changer dans une vie. On apprend à être à l’heure, respecter les adversaires, on apprend à dire bonjour, merci, bravo… Des choses fondamentales qui se perdent un petit peu. C’est important pour nous, championnes et champions, de transmettre de type de message. On est à moins de 3 ans des JO de Paris 2024, et pour moi c’est un enjeu capital pour faire bouger nos concitoyens plus ou moins jeunes, et qu’ils fassent une activité physique. C’est pas mal aussi de confidences, d’anecdotes, et puis surtout beaucoup de sentiments pour que les gens puissent mieux me comprendre.
Pourquoi la sortir maintenant ?
Parce qu’avant, j’ai pas pris le temps de le faire (rires). On est à 3 ans des Jeux, je trouve qu'il y a une belle dynamique qui se met en place. C’était le bon moment.