Suppression des emplois aidés : des conséquences pour les secteurs caritatifs

Publié : 30 août 2017 à 11h04 par Denis Surfys

FLASH FM
497.000 salariés bénéficient d'un contrat aidé en France. M. Philippe a confirmé récemment qu’il y en aurait moins de « 200 000 » en 2018. Pour des associations comme la Banque Alimentaire 87 cette décision n’est pas sans conséquences, 3 de ses employés le sont grâce à ce type de contrat.  Les contrats aidés, ont été créés dans les années 1980, dans une perspective de lutte contre la hausse du chômage, particulièrement importante chez les jeunes à cette époque. Laurent Fabius, Premier Ministre de François Mitterrand, lance  alors les «Travaux d'utilité collective» (TUC): l’objectif est double, réduire le chômage des jeunes actifs les moins qualifiés, et apporter une réponse à certains besoins publics souvent dans l’impasse. Depuis 30 ans, si les appellations ont évoluées, les intentions restent les mêmes. Le département des statistiques du ministère du Travail (DARES) en donne cette définition : «un contrat aidé est un contrat dérogatoire au droit commun pour lequel l'employeur bénéficie d'aides, sous forme de subventions à l'embauche, d'exonérations de certaines cotisations sociales ou d'aides à la formation». La prise en charge de l'État peut atteindre par 75 % du Smic pour un emploi non marchand (ce qui est le cas de la Banque Alimentaire de Haute-Vienne). C’est ce même Etat qui régule le nombre de ces contrats aidés. Pour Mireille Bréchet, la présidente de la Banque Alimentaire de la Haute-Vienne, ces suppressions d’emplois auront des conséquences matérielles directes : si les 110 tonnes de nourritures mensuelles distribuées le sont avec une aide importante de ses 60 bénévoles et autres services civiques ponctuels, sur les 5 employés permanents, 3 le sont grâce à ces financements publics.
"On ne peut pas tout demander aux bénévoles"
Logistique, maintenance, transports, « on ne peut pas tout demander aux bénévoles, qui sont souvent des retraités» confie Mme Bréchet, certains travaux restent pénibles et doivent être exécutés par des gens qualifiés. De plus, ces emplois sont formateurs et permettent souvent aux personnes passées par ces emplois, d’acquérir des compétences supplémentaires. Sans ces emplois aidés, la Banque Alimentaire ne pourrait financer seule que 2 emplois à temps plein, soit la suppression immédiate de 3 postes indispensables au fonctionnement quotidien de l’association. A ces dépenses s’ajouteraient évidemment les couts logistiques, techniques (camion, essence, électricité, eau, charges etc…). Il est donc clair qu’une activité comme celle de la banque alimentaire, qui accompagne 18 000 personnes par an, est pérennisée par l’action de tous ses salariés. Alors que la plupart de ses dirigeants ne sont déjà pas rémunérés, rendre presque entièrement bénévole une action de cette ampleur, risque de remettre en question la qualité et la durabilité de celle-ci. Est-ce là réellement l’intention du Premier Ministre ? Interview de Mireille Bréchet, présidente de la Banque Alimentaire 87 :