Collecte de la Banque Alimentaire 87 du 22 au 24 Novembre
10h48 par Yasmine Kichou
Alors que les besoins explosent et que les stocks diminuent, en ce mois de novembre 2024 la Banque Alimentaire de Haute-Vienne mobilise à nouveau ces bénévoles aux gilets orange, pour sa grande collecte annuelle. Focus sur une solidarité essentielle.
Jean-Michel Aufort, président de la Banque Alimentaire de Haute-Vienne
Crédit : FLASH FM
Une collecte dans un contexte de crise
Du 22 au 24 novembre 2024, la Banque Alimentaire de Haute-Vienne organise sa traditionnelle collecte hivernale dans plus de 80 supermarchés du département. Objectif : pallier une forte hausse des demandes d’aide alimentaire, avec 10 % de bénéficiaires en plus cette année, tout en compensant une baisse des dons liée à l’inflation et à la raréfaction des surplus des grandes surfaces.
Pourquoi la collecte est essentielle
Chaque année, cette mobilisation permet de récolter 10 % des denrées distribuées par la Banque Alimentaire, soit environ 85 tonnes en 2022. Les produits collectés, comme les conserves, ou encore les produits secs, pour bébés et d’hygiène, seront redistribués à 84 associations locales et 34 Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS). Parmi les bénéficiaires : étudiants, familles monoparentales, retraités modestes et travailleurs précaires.
Jean-Michel Aufort, président départemental de la Banque Alimentaire 87 : « Alors pour les gens qui veulent faire des dons (…) nous avons besoin en priorité de conserves, parce que ça peut s'étaler sur l'ensemble de l'année, conserves de plats cuisinés, conserves de légumes, conserves de fruits par exemple aussi et conserves de poisson également, c'est très demandé, conserves de thon ou de sardines. Nous avons besoin de produits d'hygiène, on a besoin d'huile, de farine, enfin tous les produits de base de l'alimentation (...) les laits pour bébé, âge 1, 2 et 3, et les couches, parce que c'est un petit peu cher pour les familles aussi. »
À savoir que près de 75 % des approvisionnements proviennent de produits sauvés du gaspillage.
Des dons en baisse
Les stocks de la Banque Alimentaire ont été particulièrement affectés cette année par plusieurs facteurs :
- La fermeture de plateformes comme Easydis, entraînant une diminution de 200 tonnes de fruits et légumes et de 50 tonnes de viandes.
- L’essor des paniers anti-gaspillage, réduisant les dons des supermarchés.
- Une inflation qui ampute les volumes malgré une stabilité des financements européens.
Jean-Michel Aufort : « Nous avons deux plateformes qui nous approvisionnaient autour de 200, 250 tonnes de produits sur Limoges qui ont disparu, ce qui veut dire que l'on a perdu 250 tonnes de produits en capacité d'être redistribué aux bénéficiaires. En parallèle avec ça, il y a 10 % de plus de bénéficiaires, en gros, sur fin 2023, donc il y a un effet ciseaux entre les deux et bien sûr ça, c'est difficile à combler (...) les fermetures nous pénalisent vraiment. »
Comment aider ?
La Banque alimentaire propose un système de dons dématérialisés dans plusieurs magasins du département. À l’entrée, les clients reçoivent un coupon de 2 euros qu’ils peuvent faire scanner plusieurs fois en caisse.
Jean-Michel Aufort : « Un bénévole présent à l'entrée du magasin offre la possibilité de prendre les bons ou de prendre une poche pour pouvoir la remplir de denrées alimentaires. Si la personne choisit les bons, en sortie à la caisse, quand elle va payer ses courses, elle passe le QR code autant de fois qu'elle veut, le bon représente une valeur de 2 € et si elle le passe trois fois ça fera 6 € au profit de la Banque Alimentaire, donc un crédit qui sera dans le magasin et qui nous permettra d'acheter des denrées alimentaires ensuite. »
Les donateurs peuvent aussi passer par une alternative pratique : les « Cartes Don(s) Repas », disponibles dans 30 magasins et permettant de financer des achats alimentaires tout au long de l’année. Enfin, les dons en argent, déductibles d’impôts à 75 %, restent aussi un moyen précieux de soutenir l’association.
Jean-Michel Aufort : « Les dons que l'on reçoit sont défiscalisés immédiatement à hauteur de 75 % pour les 1000 premiers euros et après ça tombe à 66 % (...) quelqu'un qui donne un chèque de 100 €, ça ne lui coûtera réellement que 25 €. »
Une solidarité précieuse
Jean-Michel Aufort : « On espère que les gens seront très généreux, le plus possible bien entendu » confesse Jean-Michel Aufort. En 2023, ce soutien a permis de distribuer plus de 12 000 repas quotidiens dans le département. Rendez-vous dans les supermarchés pour faire la différence, le but étant de récolter 100 tonnes de nourriture en trois jours.
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