Condamnations dans l’affaire des enfants placés par l’ASE

Publié : 18 décembre 2024 à 19h04 par Yasmine Kichou

Le mercredi 18 décembre 2024, le tribunal correctionnel de Châteauroux a prononcé des peines allant jusqu’à six ans de prison pour les responsables d’un réseau de placement illégal d’enfants, notamment en Creuse et en Haute-Vienne.

Procès des familles d’accueil illégales en Creuse et Haute-Vienne :

Les révélations dans cette affaire ont mis en lumière de graves manquements dans la prise en charge des mineurs par l’Aide sociale à l’enfance.

Entre 2010 et 2017, une soixantaine d’enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Nord ont été placés illégalement dans des familles d’accueil non agréées situées dans l’Indre, la Creuse et la Haute-Vienne. Le procès, qui s’est conclu ce 18 décembre 2024 à Châteauroux, a révélé des faits de violences physiques, psychologiques et d’exploitation.


Des violences et des travaux dissimulés


Selon les témoignages accablants, les enfants étaient accueillis dans des conditions indignes, certains vivant dans des caravanes sans eau ni électricité. Les victimes ont décrit des agressions physiques, des humiliations, et des travaux forcés. Déscolarisés, ils étaient contraints de participer à des rénovations, souvent sous la menace. Julien M., principal accusé, a reconnu des comportements violents mais a tenté de minimiser les faits en parlant de « recadrages ».


Les condamnations


Julien M. a été condamné à six ans de prison et 20 000 euros d’amende. Bruno C.,  autre « tête pensante » du réseau, déjà incarcéré pour d’autres faits graves, a reçu une peine de quatre ans de prison avec mandat de dépôt. Les parents de Julien M. ont eux été reconnus coupables d’avoir facilité les placements illégaux : ils écopent de peines avec sursis et d’amendes substantielles. D’autres prévenus, impliqués à des degrés moindres, ont été sanctionnés par des amendes ou des peines aménageables.


L’ASE du Nord pointée du doigt


Malgré son rôle central dans cette affaire, l’ASE du Nord n’a pas été mise en cause judiciairement, ce qui a suscité l’indignation des parties civiles. Des dysfonctionnements systémiques ont été évoqués, mais aucune responsabilité directe n’a été retenue.


Ce scandale soulève des questions sur la gestion et le suivi des enfants confiés à des structures publiques. Les parties disposent désormais de dix jours pour faire appel de la décision.