Handball : Limoges doit "faire un exploit" face à Trebnje
6 septembre 2024 à 10h11 par Hugo Kucharski
Le Limoges Handball doit maintenant créer l'exploit, à domicile, face au RK Trimo Trebnje, pour aller chercher une qualification en phase de groupe de l'EHF European League. Interview avec le coach limougeaud Alberto Entrerrios.
Comment s’est passé ce premier match de coupe d’Europe, à l’extérieur, face à Trebnje le week-end dernier ?
La rencontre en Slovénie, c’était un match difficile, où on ne rentre pas bien dans le match. On est vraiment en difficulté, notamment sur notre attaque placée, on a du mal à marquer. Je crois que notre premier but arrive à la 5 ou 6e minute… On a quelques tirs loupés, des problèmes avec la circulation de balle, des pertes de balle et une défense adverse très haute. Et puis en défense, on est un peu irréguliers, avec de bonnes séquences, mais des oublis, et des manques d’agressivité sur les duels. Ça nous amène avec un écart de 6 buts à la mi-temps, où on a eu du mal à suivre le rythme. On arrive à revenir à 22-20, c’est notre plus petit écart. Et à ce moment là, le tournant du match pour moi, c’est qu’on les laisse partir devant à 5 points, avec deux tirs ratés à 6 mètres et des pertes de balle à nouveau. C’était le tournant du match. Après, on finit à -4, c’était un match un peu fou, et au vu du scénario, on aurait pu rentrer avec -6 buts, voire plus. 4, c’est la limite de ce qui est faisable.
"On s'est fait surprendre par leur style"
Pour cette semaine, il y a eu je suppose un gros travail à l’entraînement. Vous disiez que vous avez eu du mal sur les attaques placées, vous avez axé votre préparation du retour là dessus ?
Oui, bien sûr. On va travailler sur l’adversaire. Sur ce match, on jouait une équipe qu’on connaissait très peu. Apparemment, ils nous avaient un peu mieux étudiés. C’est vrai qu’ils avaient un peu plus d’images. Ils savaient un peu à quoi s’attendre, mais nous on partait un peu à l’inconnu. On s’est fait quelque part surprendre par leur style, une défense très haute, et des difficultés pour mettre nos séquences en place. On va travailler un peu plus sur les détails, et avec beaucoup plus d’informations que sur le match aller.
Vous avez senti un peu de surprise pour vos joueurs sur le terrain justement au cours de ce match aller ?
Oui effectivement, on était vraiment surpris par une défense très haute, très mobile, et par la difficulté de mettre notre jeu en place. Ils nous ont fait déjouer. On a été surpris parce que même si on avait quelques pistes et on avait quelques matchs de préparation de nos adversaires, c’est pas pareil de voir ça en direct sur le terrain par rapport à la vidéo. Je pense aussi qu’il y a eu cet enjeu de premier match en Europe, on l’a accusé un peu. Mentalement, on a subi cette pression.
"Maintenant, c'est un exploit"
Vous allez démarrer un match retour à Beaublanc, devant le public, pour une première en Coupe d’Europe à -4. Comment avez-vous géré cette pression supplémentaire avec eux ?
En fait, quand on a un match comme ça à l’extérieur à l’aller, la pression on l’a enlevée. On a perdu un match, la qualification devient difficile. Il va falloir qu’on fasse un super gros match, et je pense qu’on a pas beaucoup à perdre maintenant. On s’est mis en difficulté, et la qualification est compliquée. Maintenant, il faut qu’on joue mieux, qu’on essaye de faire un exploit. C’est un exploit maintenant, donc la pression va peut-être basculer de l’autre côté. Il faut qu’on joue avec beaucoup d’engagement, en faisant déjouer l’adversaire, compter sur nos supporters, et avoir un brin de folie dans notre jeu, ce qui n’a pas été le cas à l’aller. Il faut prendre du plaisir, essayer de renverser la vapeur, mais cela dépend aussi de nous. C’est possible, et je préfère voir ça comme une opportunité de faire quelque chose d’historique, une remontada. Le scénario il est prêt, je pense que la pression, quelque part, on a pu se l’enlever à cause de notre défaite assez nette là bas.
Le soutien du public va être important aussi pour aller chercher cet exploit ?
Oui, c’est capital. Je pense que ça a joué un rôle important à l’aller. On a joué dans un petit gymnase à guichet fermé. Certes, il n’y avait que 800 personnes, le gymnase était tout petit, mais le bruit était insupportable. Je pense que ça a poussé leur équipe, et quelques décisions. Il faut compter sur ça, et il faut être un seul joueur avec 5.000 personnes dans les tribunes. C’est une très grosse opportunité pour nous, pour la Ville aussi. Je fais humblement un appel à ce que tout le monde vienne pour aider à ce qu’on se qualifie pour un rendez-vous important qui peut marquer l’histoire du club.
"Je fais humblement un appel à ce que tout le monde vienne pour aider à ce qu'on se qualifie pour un rendez-vous important, qui peut marquer l'histoire du club"
Tout le monde est prêt pour ce match retour, ou il y aura quelques absences sur le terrain ?
À ce jour, tous les joueurs sont dispo et aptes. Il n’y a pas eu de problème majeur. Des coups, comme d’habitude. C’est un sport où il y a 1-2 joueurs avec des petits bobos, à la fin des matchs, mais tout le monde est prêt.
Vous allez avoir un mois de septembre très dense, avec cette phase de qualification européenne, puis un match le 11 septembre face à Dunkerque, un autre le 15 contre Paris… Est-ce que l’enchaînement des matchs ne risque pas de se payer sur ce début de championnat ?
Comme d’habitude, si on a des blessés, on sera en difficulté. Si on arrive à avoir tout le monde bien physiquement, je pense que ça nous convient. On a une équipe homogène, avec des possibilités de rotation et des joueurs polyvalents sur plusieurs postes. On a construit l’effectif peut-être pas en pensant jouer l’Europe, mais c’est assez conséquent, on peut tenir cette cadence de 2 matchs par semaine. Mais il faut qu’on les joue, qu’on se qualifie d’abord. Ce mois de septembre est chargé, mais ce qu’on souhaite, c’est avoir des mois d’octobre et novembre encore plus. C’est à dire se qualifier, et jouer jusqu’à 9 matchs en octobre. L’équipe est prête pour ça, après il faut bien évidemment que les blessures nous respectent.