A Limoges que reste t'il des Gilets Jaunes ?
Publié : 14 novembre 2019 à 4h36 par Denis Surfys
Samedi 17 novembre 2018 / Dimanche 17 novembre 2019 : Premier anniversaire du mouvement des Gilets Jaunes. A Limoges le samedi 17 novembre 2018, la mobilisation avait été forte. Tous les ronds-points, dans l'agglomération, étaient jaune. La circulation s'était retrouvée à l'arrêt, dès 7h le matin, aux abords des grands surfaces de la périphérie. Mais un an après, que reste t'il du mouvement ?
Après une année de lutte et combat, quelles sont les avancées et que reste t'il du mouvement. Sur Limoges, au fil des semaines, les Gilets Jaunes ont été moins nombreux et les premiers incidents avec les Forces de l'ordre n'ont pas tardé à entacher le mouvement. Nous avons demandé à deux figures emblématique de ce mouvement sur Limoges (Valérie Bathias et Daphné Cameira) de nous dresser un bilan. Un bilan également dressé par les "Gilets Jaunes Unis 87".
Valérie Bathias, du groupe "87 Colères" était mobilisée depuis le premier jour. Elle a été la première à bloquer le rond-point de Boisseuil et a soutenu les gilets jaunes de Grossereix en bloquant l'A20, dans le sens Nord-Sud, avant d'être délogée par la police.
Valérie Bathias (87 Colères) : "Le bilan de l'année des Gilets Jaunes ? Au début un très bon mouvement qui a duré quelques semaines, qui malheureusement s'est essoufflé. Les gens sont toujours mobilisés mais il y a beaucoup moins de monde, mais la contestation est toujours présente. Au début nous étions fort, et puissant, mais nous avons été rapidement dépassé car nous ne nous attendions pas à une telle ampleur (on a visé la quantité à la qualité). Le mouvement est devenu très vite incontrôlable ... et les revendications premières ont été oubliées. Le mouvement a, alors, essayé de se rattacher à différentes causes et nous nous sommes éloignés de nos premières revendications. C'est ce qui a blasé les gens parce qu'au bout d'une année, il n'y a rien. Nous avons perdu l'opinion publique à ce moment là. A ce jour, je ne suis pas sure de reprendre le mouvement en tant que Gilet Jaune ..."
Daphné Cameira (Collectif Citoyen 87) a été la première sur les réseaux sociaux a appeler à la mobilisation le samedi 17 novembre 2018. Son groupe a organisé de nombreux rassemblements et manifestations, toujours très suivies. Des réunions ont, à chaque fois, regroupées de nombreuses personnes. Le collectif a rapidement compris qu'il fallait se structurer pour se faire entendre.
Daphné Cameira "Collectifs Citoyens 87" : "Le bilan ? Il n'y a pas eu de grandes avancées, il y a eu des choses mises en place mais avec les taxes, charges ... Cela n'a servi à rien. Donc au final nous sommes au même point. Les revendications sont parties dans tous les sens, nous ne sommes pas restés sur la ligne de conduite qui était le pouvoir d'achat. On a essayé le dialogue mais la seule réponse de la part de l'Etat a été la répression (ce qui a tué un peu le mouvement et fait fuir de nombreuses personnes). La division des Gilets Jaunes, sur Limoges, a été fatale. Au fil des mois j'ai posé le gilet jaune car, à ce jour, je ne m'identifie plus au mouvement. Il y eu trop de violences et ce n'est pas dans mes valeurs. La revendication première c'est de pouvoir vivre dignement, tout simplement. Nous avons ensuite créé une association pour le pouvoir d'achat. Nous essayons maintenant de la structurer pour aboutir à quelque chose. Le combat continu mais d'une façon différente. Pour ce premier anniversaire, le Collectif va se re-mobiliser avec des actions samedi et dimanche".
Un autre groupe a été actif sur Limoges, les "Gilets Jaunes Unis 87".
"Avant de fêter l'anniversaire, revenons à la naissance : Après la suppression de l'ISF, la diminution des APL, du durcissement du contrôle technique, la hausse prévue du gaz, de l'électricité, des taxes sur les carburants c'est par centaines que les Gilets Jaunes ont occupé la rue et les ronds-points. Ils manifestaient là leur opposition à la politique du gouvernement. Il s'agissait d'un mouvement jamais vu dans notre histoire politique et sociale, sans leader. Le grand débat n'a pas réussi à étouffer l'incendie. Depuis un an les discussions et la réflexion collective ont fait avancer les revendications : il ne s'agit plus seulement de pouvoir d'achat, mais de prise en compte des aspirations populaires avec la convergence des luttes, au travers du RIC, des revendications écologiques, économiques et sociales.
Durant cette année diverses actions ont été menées dans tout le département par les GJ Unis 87. Des réunions, des débats, des assemblées, ainsi que des présences hebdomadaires sur les ronds-points ont eu lieu. Un an après les Gilets Jaunes Unis sont toujours là ! Pour fêter ce premier anniversaire un rendez-vous est fixé ce samedi 16 novembre à 14h au Casseaux et le dimanche 17 novembre à 10h au rond-point de Grossereix".
Après une année de lutte et combat, quelles sont les avancées et que reste t'il du mouvement. Sur Limoges, au fil des semaines, les Gilets Jaunes ont été moins nombreux et les premiers incidents avec les Forces de l'ordre n'ont pas tardé à entacher le mouvement. Nous avons demandé à deux figures emblématique de ce mouvement sur Limoges (Valérie Bathias et Daphné Cameira) de nous dresser un bilan. Un bilan également dressé par les "Gilets Jaunes Unis 87".
"87 Colères"
Valérie Bathias, du groupe "87 Colères" était mobilisée depuis le premier jour. Elle a été la première à bloquer le rond-point de Boisseuil et a soutenu les gilets jaunes de Grossereix en bloquant l'A20, dans le sens Nord-Sud, avant d'être délogée par la police.
Valérie Bathias (87 Colères) : "Le bilan de l'année des Gilets Jaunes ? Au début un très bon mouvement qui a duré quelques semaines, qui malheureusement s'est essoufflé. Les gens sont toujours mobilisés mais il y a beaucoup moins de monde, mais la contestation est toujours présente. Au début nous étions fort, et puissant, mais nous avons été rapidement dépassé car nous ne nous attendions pas à une telle ampleur (on a visé la quantité à la qualité). Le mouvement est devenu très vite incontrôlable ... et les revendications premières ont été oubliées. Le mouvement a, alors, essayé de se rattacher à différentes causes et nous nous sommes éloignés de nos premières revendications. C'est ce qui a blasé les gens parce qu'au bout d'une année, il n'y a rien. Nous avons perdu l'opinion publique à ce moment là. A ce jour, je ne suis pas sure de reprendre le mouvement en tant que Gilet Jaune ..."
"Collectif Citoyens 87"
Daphné Cameira (Collectif Citoyen 87) a été la première sur les réseaux sociaux a appeler à la mobilisation le samedi 17 novembre 2018. Son groupe a organisé de nombreux rassemblements et manifestations, toujours très suivies. Des réunions ont, à chaque fois, regroupées de nombreuses personnes. Le collectif a rapidement compris qu'il fallait se structurer pour se faire entendre.
Daphné Cameira "Collectifs Citoyens 87" : "Le bilan ? Il n'y a pas eu de grandes avancées, il y a eu des choses mises en place mais avec les taxes, charges ... Cela n'a servi à rien. Donc au final nous sommes au même point. Les revendications sont parties dans tous les sens, nous ne sommes pas restés sur la ligne de conduite qui était le pouvoir d'achat. On a essayé le dialogue mais la seule réponse de la part de l'Etat a été la répression (ce qui a tué un peu le mouvement et fait fuir de nombreuses personnes). La division des Gilets Jaunes, sur Limoges, a été fatale. Au fil des mois j'ai posé le gilet jaune car, à ce jour, je ne m'identifie plus au mouvement. Il y eu trop de violences et ce n'est pas dans mes valeurs. La revendication première c'est de pouvoir vivre dignement, tout simplement. Nous avons ensuite créé une association pour le pouvoir d'achat. Nous essayons maintenant de la structurer pour aboutir à quelque chose. Le combat continu mais d'une façon différente. Pour ce premier anniversaire, le Collectif va se re-mobiliser avec des actions samedi et dimanche".
"Gilets Jaunes Unis 87"
Un autre groupe a été actif sur Limoges, les "Gilets Jaunes Unis 87".
"Avant de fêter l'anniversaire, revenons à la naissance : Après la suppression de l'ISF, la diminution des APL, du durcissement du contrôle technique, la hausse prévue du gaz, de l'électricité, des taxes sur les carburants c'est par centaines que les Gilets Jaunes ont occupé la rue et les ronds-points. Ils manifestaient là leur opposition à la politique du gouvernement. Il s'agissait d'un mouvement jamais vu dans notre histoire politique et sociale, sans leader. Le grand débat n'a pas réussi à étouffer l'incendie. Depuis un an les discussions et la réflexion collective ont fait avancer les revendications : il ne s'agit plus seulement de pouvoir d'achat, mais de prise en compte des aspirations populaires avec la convergence des luttes, au travers du RIC, des revendications écologiques, économiques et sociales.
Durant cette année diverses actions ont été menées dans tout le département par les GJ Unis 87. Des réunions, des débats, des assemblées, ainsi que des présences hebdomadaires sur les ronds-points ont eu lieu. Un an après les Gilets Jaunes Unis sont toujours là ! Pour fêter ce premier anniversaire un rendez-vous est fixé ce samedi 16 novembre à 14h au Casseaux et le dimanche 17 novembre à 10h au rond-point de Grossereix".