L'heure de la reprise pour l'hôtel Campanile en centre-ville de Limoges
Publié : 19 juin 2020 à 4h50 par Alex
Après trois mois de fermeture pour certains, des hôtels limougeauds s’apprêtent à reprendre leur activité à partir du lundi 22 juin prochain. Une réouverture sur fond d'optimisme, mais également de restrictions pour la sécurité des clients et du personnel.
Secteur fortement impacté par cette crise du Covid-19 avec la restauration et le milieu de la nuit, certains établissements dans le secteur de l'hôtellerie se préparent à un retour des clients. Du côté du Campanile Limoges Centre, Sandra Joachim, directrice de l'hôtel et du restaurant "La Boucherie" nous a accordé un entretien.
Expliquez-nous comment se prépare cette réouverture après quasiment trois mois d’arrêt ?
La réouverture se prépare plutôt bien, nous avons pas mal de choses à remettre en place dans l’établissement. Après en matière d’activité, comme beaucoup de mes confrères sur Limoges, je pense que le redémarrage va être un peu dur, mais je suis convaincu que tout va reprendre.
Qu’est-ce qui va changer dans votre manière de travailler après cette crise ?
Dans un premier temps, on a beaucoup de processus à mettre en place pour accueillir les clients dans les meilleures conditions possibles. Nous aurons peut-être également une nouvelle organisation de travail.
Avez-vous eu peur pour votre activité, pour vos employés ?
Je pense que tout le monde a eu peur, même si on a une enseigne nationale comme le Campanile. Je crois qu’encore aujourd’hui on a tous envie que cela reparte, mais notre activité reste en partie du loisir, et cela reste quand même très compliqué, même si on a envie d’accueillir les clients. Avec les processus mis en place, le climat est toujours un peu anxiogène pour les gens.
Avez-vous l’impression que le secteur de l’hôtellerie a été assez soutenu pendant cette crise ?
Oui, je pense que le secteur a été soutenu. C’est vrai qu’on parle des traiteurs, de l’événementiel, des restaurants… Aujourd’hui je pense que ceux qui sont un peu oubliés, c’est le milieu de la nuit. On en parle malheureusement rarement.
Il commençait à y avoir une certaine impatience pour vos équipes ?
Complètement. L’équipe était impatiente même si le chômage partiel a pris le relai pour le salaire pendant trois mois, les employés ont vraiment envie de retourner au travail, de faire leur métier à 100%, d’être au contact avec les clients. Tout cela nous a énormément manqué, que ce soit à l’hôtel ou au restaurant.
Comment comptez-vous rassurer vos clients ?
Nous avons mis en place une distanciation sociale dès le petit déjeuner, en respectant bien sûr les distances de sécurité. Il y a également du gel hydroalcoolique un peu partout dans l’hôtel. J’ai la chance d’avoir un établissement relativement grand, ce qui permet de mettre en place une entrée et une sortie différente.
Notre point fort, que ce soit pour l’hôtel ou pour le restaurant, c’est notre jardin intérieur qui fait 800m². La terrasse du restaurant « La Boucherie » donne sur ce jardin, les clients pourront donc venir dîner ou déjeuner à l’extérieur, en espérant que la météo revienne à une météo de saison. Nous avons également l’idée de mettre des tables et des chaises au milieu du jardin, ce qui n’était pas le cas avant.
Espérez-vous un retour rapide « à la normale » ?
C’est effectivement quelque chose que j’espère. Dans le hall de l’hôtel, nous avons enlevé toute la bibliothèque, donc l’entrée paraît un peu vide. Mais je peux difficilement me plaindre : mon hall est grand, il y a un jardin… contrairement à certains restaurateurs où les salles sont plus petites, la distanciation sociale rendant la tâche compliquée.
Comment voyez-vous la suite ?
Je vois une reprise progressive. Mais il ne faut pas oublier qu’on est sur Limoges, une destination qui n’est pas forcément touristique mais très « business ». Je pense que nous allons travailler jusqu’au 13 juillet, avec, potentiellement, des VRP, mais je crois qu’au-delà les semaines seront un peu plus compliquées.
Néanmoins, on peut également être impacté sur les départs en vacances : si les français consomment en France, voyagent en France, il est possible d’avoir du passage les vendredis et les samedis soirs. Je commence à avoir des réservations sur les week-ends.
Vous travaillez depuis longtemps avec des producteurs locaux, une pratique que les français ont adoptée pendant cette crise : cela conforte vos choix ?
Complètement. C’est en travaillant ensemble, entre nous, que l’on réussira à s’en sortir. Les français l’ont fait pendant le confinement : il faut que l’on continue à aller dans les épiceries, chez nos producteurs locaux…
Personnellement, est-ce que cette crise va changer votre manière de manager, votre rapport avec vos équipes ?
Totalement, car malgré le confinement, toute l’équipe s’est appelée en visioconférence. Nous sommes restés en contact, en organisant quelques apéritifs à distance tous ensemble. J’ai une excellente équipe, que ce soit à l’hôtel ou au restaurant, nous avons pu créer des liens nouveaux que nous conserverons.
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