Le projet d’école vétérinaire à Limoges compromis

Publié : 11 décembre 2024 à 19h09 par Yasmine Kichou

Le projet d'ouverture d'une école vétérinaire à Limoges, soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine, se heurte à des obstacles importants.

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Un rapport défavorable pour l’école vétérinaire

Le 4 décembre 2024, un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, missionné par le ministère de l'Agriculture, a dressé un constat peu favorable concernant la création d'une école vétérinaire à Limoges. Le rapport souligne que la formation d'un nouveau contingent de vétérinaires ne se justifie pas, au regard de la situation démographique et de l’offre existante.

Un excédent de diplômés d'ici 2030

Le rapport met en évidence un excédent de vétérinaires formés d'ici 2030. En effet, bien que la France manque encore de vétérinaires dans certaines régions, notamment rurales, le renforcement des capacités des écoles existantes, ainsi que l’augmentation du nombre de diplômés formés dans d'autres pays européens, a permis de combler une partie du déficit. De plus, le nombre de vétérinaires étrangers formés dans des écoles moins sélectives, notamment en Espagne ou en Roumanie, renforce cette offre.

Les faiblesses du projet de Limoges

Les inspecteurs pointent plusieurs faiblesses du projet limougeaud, telles que le manque de précisions sur les financements, le modèle pédagogique et l'intégration de l'école avec les secteurs vétérinaire et agricole locaux. L'isolement géographique de Limoges et l'incertitude sur l’impact de l’école sur l’installation de vétérinaires dans la région sont également des facteurs défavorables.

Le soutien politique d'Alain Rousset

Malgré ces critiques, Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, reste déterminé à faire aboutir le projet. Il défend une école vétérinaire publique, accessible aux élèves issus de milieux ruraux, et critique le manque de vision de l'État sur la formation vétérinaire. Alain Rousset mise sur un modèle spécifique, en lien avec le CHU, pour répondre aux défis sanitaires de l'agriculture, notamment les zoonoses et les maladies animales.

Le projet de Limoges demeure donc un choix politique, bien que la viabilité de la création d’une nouvelle école publique semble incertaine face aux prévisions démographiques et aux coûts engagés.