Limoges : Incompréhension totale pour cette famille menacée d’expulsion
22 avril 2021 à 10h58
Êtes-vous en colère contre la décision de la préfecture alors que la famille est bien intégrée. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
La colère, je ne sais pas si c’est le premier mot. La question, elle est plus de l’ordre de l’intégration qu’a réussi à mener cette famille tout au long de son combat depuis son arrivée en France. Famille dans laquelle on a le petit, qui a 14 ans, qui est champion de France de lutte, sans papiers… Ce qui est plutôt cocasse. Vous avez le père qui a une promesse d’embauche d’une entreprise sérieuse du territoire. Vous avez l’ensemble de la communauté éducative du collège et de l’école primaire qui se mobilisent en ce moment même pour témoigner de la réelle, véritable et totale intégration de ces enfants, du père qui travaille à gauche à droite, qui refait entièrement la maison qu’on lui a prêté, qui fait des travaux… Ce sont des gens qui ont appris le français, et qui ont tous les outils pour s’intégrer en France. Donc c’est là qu’on ne comprend pas cette décision de la Préfecture.
Justement, elle est justifiée par quoi cette décision ?
Justement, c’est ça qui est un peu compliqué à comprendre. Si vous voulez, la décision qui est portée elle demande à la famille de quitter le territoire puisqu’elle ne ferait pas état d’une menace de mort telle qu’elle risquerait sa vie. Or, la menace de mort est bien réelle. Aujourd’hui, cette famille n’est pas la seule sur le territoire qui reçoit ce genre d’obligation de quitter le territoire français. Il y a toujours un peu plus d’une centaine de familles au squat à Limoges, rue de la Révolution, qui subissent ça. La question, elle est celle de l’intégration. Si vous avez un pacte républicain en France, que vous dites « pour rester en France, il faut s’intégrer, avoir un travail être scolarisé et avoir des raisons notables de montrer au pouvoir public que cette famille est intégrée », moi je vois aucune raison aujourd’hui qui amènerait la Préfecture à dire que cette famille n’a aucune possibilité de s’intégrer en France.
Elle a jusqu’à la mi-mai qu’est-ce que la famille a comme recours maintenant ?
Aujourd’hui, le recours principal de la famille à mon humble avis, c’est la fraternité. La fraternité des limougeauds et limougeaudes qui veulent bien nous venir en aide. Aujourd’hui, qu’on fasse un recours ou non au tribunal ou à la Préfecture, l’obligation de quitter le territoire n’est pas suspensif. Au bout de 30 jours, ils devront quand même quitter le territoire. Aujourd’hui, une pétition est en ligne, sur la page Facebook, qui permet premièrement de connaître leur histoire, et deuxièmement d’avoir un élan de solidarité avec eux pour montrer que la dignité et la fraternité entre les hommes et les femmes dépasse la lettre de la loi.
Est-ce que vous gardez espoir ?
Moi, je garde complètement espoir, puisqu’on dit que la vie a toujours plus d’imagination que nous. Moi, je serai toujours solidaire et actif envers cette famille. Maintenant, j’y suis attaché. Comme beaucoup de gens. Je pense que ça va être de plus en plus difficile de nous faire baisser la garde sur cette famille puisqu’on restera très attachés à eux. Aujourd’hui, on souhaite que la Préfecture réexamine le dossier, c’est notre objectif principal. C’est pas eux les méchants et nous les gentils, le but c’est qu’ils réexaminent le dossier, et de leur montrer qu’il y a une forte solidarité envers cette famille à Limoges.