Tags dans l’immeuble de la Bastide : « Nous ne sommes pas impressionnés par ces menaces »

2 mars 2021 à 10h31 par Hugo Kucharski

FLASH FM

Que s’est-il passé exactement ?

Dimanche, il y a eu un groupe d’individus qui ont tagué dans le hall d’un immeuble et effectué des dégradations sur les murs et sur une porte, et qui ont inscrit des menaces à l’encontre des fonctionnaires de police qui mentionnaient les prénoms et les noms des fonctionnaires de police. Ce qui est très habituel à la Bastide. La nouveauté, c’est qu’étaient mentionnés également le nom de la conjointe d’un des policiers de la BAC. Ce qui est plus inhabituel et assez inexplicable, puisque les jeunes du quartier de la Bastide ne sont pas censés connaître ces informations.

C’est une première ?

Ce n’est pas une première du tout. C’est la 3e fois que ces faits interviennent. C’est soit à Beaubreuil, soit à la Bastide. Il y avait déjà un fonctionnaire de la BAC qui avait l’objet de menaces et qui avait été muté dans un autre service. En ce qui concerne les noms et prénoms des fonctionnaires, soit les secteurs de la Bastide soit les fonctionnaires de la BAC de jour, c’est assez fréquent de retrouver les prénoms et les noms sur les murs avec des menaces associées, mais pour le nom d’un conjoint et les données indiquant l’adresse de conjoint c’est la première fois.

"Ce n'est pas une première du tout"

Concrètement, qu’est-ce qui va se passer ? Ils vont être protégés, ils vont changer de secteur ?

J’ai déjà vu tous les fonctionnaires de police. Tous vont rester en fonction et ils ne sont pas impressionnés par ces menaces. Le fonctionnaire dont le nom de la conjointe a été tagué fera l’objet d’une mutation interne.

Pourquoi ces jeunes font ça ?

Parce que sur les secteurs de la Bastide, de Beaubreuil, il y a une grosse activité en matière de lutte contre les stupéfiants. Le secteur Nord, qui est implanté localement et qui est la police de proximité et puis la BAC du jour effectue énormément d’interpellations et de mises en cause de dealers. C’est ces dealers-là qui tentent par tous les moyens de se débarrasser des fonctionnaires de police les plus assidus dans la lutte contre le trafic de stups. Ce sont des policiers qui les gênent.

"Nous ne sommes pas impressionnés par ces menaces"

Ces menaces sont en quelque sorte la rançon du succès en matière de lutte contre les stupéfiants dans ces cités puisque ces policiers-là obligent les dealers à sortir de la Bastide et de Beaubreuil pour aller livrer leurs clients qui ne veulent plus venir dans les cités pour se faire approvisionner, craignent évidemment d’être interpellés et d’être verbalisés.

Cela ne va donc entacher en rien le travail de la police dans ces quartiers ?

Non, au contraire même. Je pense que ça a plutôt redynamisé la volonté des uns et des autres de continuer dans cette direction pour qu’il n’y ait plus de rassemblements dans les halls. C’est aussi une des conséquences de cette politique-là. Comme les dealers vont livrer ailleurs, il n’y a plus de regroupements de clients dans les halls. C’est certainement ce qui les gêne le plus, donc ça va au contraire remotiver encore plus les fonctionnaires de police.