Polémique autour de l'agression homophobe du Roussillon

20 septembre 2018 à 3h18 par Denis Surfys

FLASH FM
Le 6 août 2018, une étudiante transgenre a été agressée et menacée de mort sur le parking d'une grande surface, dans le quartier du Roussillon à Limoges. Plus d'un mois après les faits, la victime n'a pas de nouvelles des suites de l'enquête. Elle est presque davantage traumatisée par l'attitude de la police que par l'agression dont elle a été victime.  Le 6 août dernier une étudiante transgenre de 28 ans a été victime d'une violente agression sur le parking d'un supermarché du quartier du Roussillon. A sa vue, le conducteur d'une voiture a foncé délibérément sur elle. Le conducteur est alors descendu accompagné d'une passagère. Il s'est rapidement mis à hurler en l'insultant et en la menaçant de mort. Les insultes n'ont pas fait de doute sur le caractère homophobe "Dégage Pédé, tafiole, tarlouze, tapette, si je te tue je ne risque rien". Choquée la victime est allée se réfugier dans la grande surface mais l'homme l'a suivi jusqu'a son domicile. La victime a eu le réflexe de prendre en photo sa plaque d'immatriculation. Avant d'aller déposer plainte au commissariat de Police de limoges, elle est allé au CHU faire constater ses hématomes.
"Une victime sans nouvelles de la procédure"
Plus d'un mois après le dépôt de plainte, la victime reste sans nouvelles. Sur le procès verbal, la tentative de mort avec la voiture, n'a pas été retenue. Elle s'étonne que le conducteur ne soit toujours pas identifié et entendu alors qu'elle avait communiqué la plaque d'immatriculation. Les images de la vidéo surveillance du magasin n'ont pas été exploitées. Devant l'inaction des forces de l'ordre la victime a saisie l'association Sos Homophobie.
"Pour SOS Homophobie la police a bâclé son travail"
Pour Christophe Louot (bénévole de la délégation Limousin), la Police a bâclé son travail. Le dépôt d'une plainte est toujours difficile pour les victimes, cela s'assimile à un parcours du combattant. L'association a fait du bruit sur les réseaux sociaux, ce qui a fait réagir la préfecture de limoges. L'association s'étonne que la "tentative de meurtre" n'ai pas été retenue alors que l'individu lui a foncé dessus volontairement avec sa voiture.
"Pour la Police l'affaire a été traitée normalement"
La réponse de Paul Agostini, le directeur départemental de la sécurité publique : "Je comprends tout à fait l'émoi de la victime et de l'association SOS Homophobie mais il faut comprendre que l'on ne va pas faire venir le RAID pour une affaire d'insultes homophobe. Il y a des affaires beaucoup plus graves, nous traitons les affaires en fonction de leur priorité. On ne peut pas dire, pour autant, que rien n'a été fait! Cette affaire n'a pas été prise à la légère, la plainte de la victime a été prise correctement, avec l'ouverture d'une enquête qui sera destinée au procureur de la République. Tous les éléments communiqués par la victime apparaissent, l'enquêteur a bien fait son travail, puisque le véhicule a été identifié. Nous n'avons pas attendu que SOS Homophobie médiatise cette agression pour faire cette identification et convoquer le propriétaire du véhicule. La convocation est partie, plusieurs jours, avant la médiatisation. C'est une affaire qui suit son cours normal, il faut maintenant laisser le temps à l'enquêteur de travailler sereinement". Interview de Christophe Louot (SOS Homophobie): Interview de Paul Agostini (Directeur de la sécurité publique):